Les Beatles à l’Olympia : un livre remarquable signé Éric Krasker

Informations pratiques sur ce livre

  • Auteur: M. Éric Krasker
  • Édition Le cherche midi
  • 645 pages
  • Parution: Janvier 2024
  • ISBN: 9782749178714


Critique

Le nouveau livre de l’auteur, historien et expert français des Beatles Éric Krasker, Les Beatles à l’Olympia (Publié aux Éditions Le Cherche Midi) est un ouvrage incontournable et essentiel pour tous les admirateurs des Beatles s’intéressant à cette période importante de la carrière du groupe.

Tout au long des 635 pages que compte cet essai, l’auteur nous amène dans toutes les sphères ayant marqué le légendaire passage des Beatles à l’Olympia de Paris pendant 3 semaines de la mi-janvier jusqu’au début de février 1964.

Ainsi, on apprend que c’est au printemps de 1963 que le patron du plus célèbre music-hall de Paris, Bruno Coquatrix, a contacté Brian Epstein, gérant des Beatles, pour inviter le groupe dans sa mythique salle de spectacles. Le contrat sera signé l’été suivant et l’affiche complété à l’automne de la même année. Faut reconnaître que M. Coquatrix avait un flair aiguisé.

Grâce à l’auteur, nous revivons ce parcours qui culminera au début de 1964 par cette légendaire série de spectacles à Paris. Dans les mois précédant les prestations de l’Olympia, nous revoyons l’évolution du groupe, sa popularité croissante, la naissance de la Beatlemania, le rôle joué par différents intervenants (Les médias français et anglais, la maison de disques Odéon en France, les spectateurs, les fans français du groupe, etc.).

Un important passage est aussi consacré à la session d’enregistrement du 29 janvier 1964 au studio Pathé-Marconi. Pourquoi enregistrer deux chansons en allemand? Sans oublier Can’t Buy Me Love.

Nous découvrons aussi les balades parisiennes des musiciens lorsqu’ils quittaient leurs suites de l’hôtel Georges V, les interviews, les rencontres avec des artistes français et étrangers, la rencontre avortée avec Brigitte Bardot, les premières sessions d’écriture des chansons pour le film à venir, A Hard Day’s Night, l’annonce de la nouvelle que les Beatles étaient numéro 1 aux États-Unis avec leur chanson I Want To Hold Your Hand.

Éric Krasker profite aussi de cet ouvrage pour remettre les pendules à l’heure et corriger des histoires fausses devenues légendes urbaines et assimilées inconsciemment par plusieurs spécialistes, comme Mark Lewisohn, et même des artistes contemporains de l’époque comme Sylvie Vartan.

Krasker examine ce séjour sous tous ses angles. Rien n’est négligé. Les bons coups comme les mauvais.

Je dois avouer bien humblement que j’en connaissais pas mal sur cette période parisienne des Beatles. Mais j’ai aussi appris beaucoup de choses que j’ignorais. Comment la tradition de Bruno Coquatrix d’inviter la jet-set parisienne à la première des Beatles a été une erreur magistrale. Cet assemblage de « m’as-tu vu », avec sa cohorte de personnalités de plus de 30 ans, minimum, était inadapté à l’événement. Comme résultat, accueil et ambiance glaciale au parterre. Heureusement, les fans étaient enthousiastes dans les balcons.

Aussi, comment les Beatles ont littéralement saboté la captation et la diffusion à la radio de leur spectacle de l’Olympia en ne se présentant pas au test de son. Les techniciens ont dû faire tout le boulot pendant les 2-3 premières chansons du concert. Et je ne vous parle pas de la râclé qui a été infligée à un fan des Beatles par Johnny Hallyday et sa garde rapprochée parce qu’il conspuait Sylvie Vartan, l’amoureuse du chanteur, lors de son tour de chant parce qu’elle faussait.

Vous en apprendrez encore plus en lisant ce livre. Éric Krasker a un style d’écriture accessible et plaisant. Il a fait un travail d’une rigueur remarquable ponctué d’une bibliographie exhaustive et d’entrevues exclusives avec des personnalités de l’époque (Antoine, Gérard Holtz, Richard Gotainer, Carlos, etc.) connues ou peu du grand public ainsi que des admirateurs des Beatles présents lors des différents concerts de l’Olympia.

C’est un ouvrage de référence pour ce chapitre important de la carrière des Beatles. C’est un travail de longue haleine. L’auteur a consacré de nombreuses années de recherches, entrevues et rédactions derrière cet essai. Ce qui n’est guère étonnant puisque Krasker avait publié un opus tout aussi réussi il y a environ 20 ans. C’était « Les Beatles : Enquête sur un mythe : 1960-1962 » dans lequel il s’était intéressé aux séjours des Beatles à Hambourg.

Un mot aussi sur les illustrations. Le choix des photos, souvent inédites, contribue à la richesse de ce livre. Par contre, la qualité des photos laisse à désirer. Les photos sont bonnes mais les imprimer sur le même type de papier mat que le texte n’est pas une bonne idée. Il y a comme un arrière-goût de photocopie. Il eut été préférable d’utiliser un papier un peu plus glacé pour offrir une image de meilleure qualité.

S’il y a des points négatifs, et il n’y en a presque pas, c’est ceux concernant la qualité des illustrations, comme indiqué au chapitre précédent, et le prix du livre. Il coûte près de 50$. Canadien. Ce n’est pas donné. Le prix des livres a tellement augmenté depuis la pandémie. Mais il en vaut vraiment la peine. C’est un ouvrage Beatles de référence qui gardera sa pertinence pour longtemps. Un peu comme les livres de Mark Lewisohn.

A cause principalement de son prix élevé, le livre Les Beatles à l’Olympia n’est pas offert dans toutes les librairies. Mais vous pouvez le commandez sans soucis auprès de votre magasin favori.

Si cette période consacrée au séjour des Beatles à l’Olympia de Paris vous intéresse et que vous êtes un amateur du groupe au-delà de la moyenne, ce livre saura vous plaire. Mon évaluation : 9/10.

Pour terminer, je tiens à remercier chaleureusement Interforum Canada, qui distribue ce livre au Canada, de m’avoir permis d’obtenir un exemplaire de cet ouvrage afin que je puisse vous offrir mes commentaires à son sujet.

Prestation des Beatles lors de leur passage à l'Olympia de Paris en 1964. Crédit photo : YouTube
Prestation des Beatles lors de leur passage à l’Olympia de Paris en 1964. Crédit photo : YouTube

Crédits

  • Article publié en mai 2024
  • Rédaction: M. Alain Lacasse
  • Révision: M. Richard Baillargeon et M. Alain Lacasse

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