Band On The Run : Underdub ou Underwhelming?

Paul McCartney nous offre pour les 50 ans de Band On The Run un album double.

Le premier disque correspond en tous points à la version du 25ième anniversaire. Je ne crois pas qu’il y ait eu une révision particulière de ces enregistrements.(Notons ici que la version que j’écoute est de la série SMH-CD qui me provient du Japon. Cette édition est faite avec du plastique de 1ère génération ce qui permet une amélioration du produit final. Aussi, bravo à CDJapan dont j’ai reçu le CD le 2 février alors qu’il est parti du Japon le 1er.)

Version japonaise de l’album double 50e anniversaire Band on the run. Photo : Jean Laquerre.

Le second disque est la version « sous-copiée » (ma traduction). Paul a ici enlevé quelques éléments de sa version originale. Comment? Probablement en n’allumant pas certaines pistes sur la console. Cette façon de faire lui permet alors d’avoir une « nouvelle version » de son grand classique pour vraiment pas cher.

En fait, c’est plutôt la version de Geoff Emerick, son fidèle ingénieur du son, qui avait fait un premier mixage des bandes qui avaient été enregistrées avant de se voir appliquer les pistes qui complétaient chaque chanson tellles qu’on les connaît depuis.

Quelques exemples :

Le célèbre riff de guitare de Band On The Run. On le connaît et on l’attend. Mais on ne l’entend pas. Ou plutôt on l’entend vocalement en partie. Comme si Paul indiquait à Denny Laine: c’est là que je le veux. Sur la version du 25ème anniversaire du même album, on entend ledit riff lors de l’enregistrement de Hands on the bum. Mais dans ce cas il s’agit d’un enregistrement lors des répétitions « dans la grange » avant la tournée de 1989. Donc ça ne compte pas comme comparaison.

Il fait parfois cela pour illustrer ce qu’il désire avoir comme version finale d’une composition. N’écrivant pas la musique, les enregistrements studio ou simple cassette lui servent de cahier de notes. J’ai en tête une version démo de For No One où il indique à George Martin qu’il y désire des cors français. À la fin de 1985 (c’est plus facile à écrire comme cela) j’attends toujours la mini reprise de Band On The Run.

Une autre pièce où la sous-copie est particulièrement évidente est sur Picasso’s Last Words. Toute la partie parlée française n’y étant pas, nous avons alors une meilleure idée de l’aspect instrumental de la pièce, de l’improvisation verbale de Paul et de son hommage à Harry Belafonte dont je n’avais jamais réalisé l’existence auparavant. Existence qui n’avait pas été créditée en ‘73 ou en 1999 mais qui se retrouve dans le livret de cette édition 50ième.

En conclusion un album pour collectionneur maniaque (bon o.k. Moi!) Peu d’intérêt pour le fan moyen. C’est un album qui n’a pas coûté cher à produire, qui rapportera quand même quelques dizaines (centaines?) de milliers de dollars à Paul et Universal (j’ai failli encore écrire EMI) mais qui apportera très peu au fan.

Crédits

  • Article publié en mars 2024
  • Rédaction et photos : M. Jean Laquette
  • Révision : M. Richard Baillargeon et M. Alain Lacasse

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